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ADSL : le dégroupage piétine en Europe

Un comité d’experts vient de remettre ses conclusions à la Commission européenne. Le rapport établit un état des lieux de l’ouverture de la boucle locale, constatant que les ex-monopoles dominent encore l’accès haut débit.

Après dix mois d’ouverture de la boucle locale à la concurrence, le bilan européen est plus que contrasté. Dans certains pays, la part de marché des nouveaux entrants avoisine les 0 %, tandis que dans d’autres, elle est presque majoritaire. Tel est le premier enseignement que l’on peut tirer du rapport qui vient d’être rendu par un comité d’experts à la Commission européenne.A la fin du mois de septembre, la France, l’Espagne, la Grèce, l’Irlande, le Luxembourg et le Portugal ne comptaient pas une seule ligne locale totalement dégroupée.Les lignes partagées sont quasiment inexistantes dans l’Union excepté en Finlande, où l’on en compte entre 500 et 1000. En Grèce, en Irlande et au Luxembourg, le processus de dégroupage n’est pas même entamé.Faisant figure d’exception, l’Allemagne est en tête de l’ouverture à la concurrence, avec 400 000 lignes totalement dégroupées, rapportent les experts.Lors de l’ouverture de la boucle locale à la concurrence sur les marché européens, il y a presque un an, les nouveaux entrants dans des marchés étrangers s’étaient plaints à maintes reprises de l’attitude des opérateurs historiques, qui traînaient des pieds pour leur ouvrir l’accès au réseau.Le rapport indique en outre une maigre progression de la concurrence sur des réseaux libéralisés ou des lignes partagées par les anciens monopoles, qui louent à des opérateurs des fréquences de leur réseau cuivré de manière à leur permettre de proposer des services de données ou vocaux.

Les opérateurs historiques creusent l’écart

Par ailleurs, certains opérateurs historiques ont commencé à proposer leurs services longtemps avant de laisser les nouveaux entrants faire de même. L’enquête ne met cependant aucun pays à l’index et donne des fourchettes de chiffres pour chacun des Etats membres.Paradoxalement, même si la concurrence met du temps à s’implanter, cela n’a pas empêché le nombre de connexions téléphoniques haut débit d’augmenter considérablement.Dans sept des quinze pays de l’Union, le nombre de connexions téléphoniques haut débit de type DSL (Digital Subscriber Line) a presque doublé lors des six derniers mois.Malgré une certaine imprécision dans les données, le rapport des experts permet néanmoins d’établir un lien entre l’ouverture à la concurence et la progression du nombre d’abonnés haut débit.Ainsi l’Allemagne, pionnier du dégroupage de la boucle locale, compte entre 600 000 et 1 million de lignes DSL. L’Espagne enregistre la meilleure progression puisque le nombre de lignes installées a presque doublé (pour atteindre 135 000), tout comme en Italie (100 000 lignes).Quant à la France, à plus de 100 000, le nombre de lignes DSL a progressé de 50 %.

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La rédaction (avec Reuters)