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Administration : tout reste à faire

Les infrastructures de services web sont très complexes à administrer faute, notamment, de protocole garantissant la qualité de service.

“L’administration des services web ne soulève pas de problématique spécifique.” Quasi unanimes, les spécialistes de l’administration ?” BMC, Computer Associates et Tivoli-IBM ?” estiment que leurs outils sont d’ores et déjà adaptés à l’administration de systèmes à base des services web. “Un proxy Soap n’est en fait rien de plus qu’un autre Servlet, ou programme exécutable à administrer au niveau du serveur web ou d’applications”, note Etienne Levesque, responsable de l’offre produits Tivoli d’IBM. “Les services web sont juste de nouvelles méthodes d’invocation. Les infrastructures qu’ils utilisent, en revanche, ne sont pas nouvelles. Et nous savons les administrer”, ajoute même Christophe Richard, responsable avant-vente sur solutions internet et Networks de BMC.

Le couple Soap/HTTP en panne de qualité de service

Plus nuancé, Nicolas Chatelin, consultant Openview de HP, insiste sur la gestion des versions et des descriptions des services web : “Elle nécessite des outils spécifiques, et l’annuaire UDDI va jouer un rôle critique dans ce cadre. Il sera, en quelque sorte, le référentiel applicatif pour lequel nous proposons des outils d’administration avec notre plate-forme Web Services.”Reste que l’apparente simplicité de mise en ?”uvre des services web masque des architectures complexes, faisant intervenir des transactions longues entre différentes entreprises. Or, les spécifications des services web prévoient l’utilisation de Soap avec le protocole SMTP, peu utilisé, et HTTP, lequel n’offre pas de qualité de service. En effet, le couple Soap/HTTP ne sait pas gérer les files d’attente de messages et n’est pas capable d’indiquer si le service web qui ne répond pas est “en panne”, n’existe plus, a été modifié, ou si la requête s’est perdue dans les méandres d’internet. Et, en admettant que les erreurs puissent être codées dans le message Soap, aucun outil d’administration n’est actuellement capable de les interpréter. “Un message Soap est une boîte noire pour un serveur HTTP, qui n’en comprend pas la sémantique. Comment pourrait-il donc générer une alerte ?” souligne Philippe Mougin, architecte logiciel d’Orchestra Networks.

Des intermédiaires pour gérer les transactions interentreprises

Pour apporter plus de fiabilité, la prochaine version de Soap devrait normaliser l’utilisation de middlewares asynchrones (MOM), tels que MQSeries. En parallèle, avec HTTPR (Reliable pour fiable), IBM propose d’enrichir le protocole du web, version sécurisée (HTTPS), de fonctions permettant de s’assurer qu’un message est bien délivré. Et ce, une seule fois. Enfin, protocole enrichi ou pas, les services web, supposés faciliter l’intégration B to B, soulèvent par ailleurs des problèmes proches de ceux de l’EDI. Dans le cadre de transactions impliquant plusieurs entreprises, qui va prendre la responsabilité de superviser le déroulement des processus, gérer les flux de données, facturer l’utilisation d’un service, etc. ? L’apparition d’intermédiaires tels que Grand Central ou Flamenco, qui proposent d’administrer et de sécuriser ces applications interentreprises et l’évolution de prestataires de l’EDI, comme NYC, vers les services web, laisse présager le retour des réseaux de services à valeur ajoutée.

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Marie Varandat