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Active ou passive, la sécurité est affaire d’électronique

Quelle est la différence entre ABS et ESP ? Qui surveille vos pneus ? Comment appeler à l’aide quand on est évanoui ? La sécurité au volant est une équation complexe où il s’agit d’abord de cerner les
problèmes.

Si l’on vous demande combien vous avez d’airbags dans votre voiture, ne répondez pas un, ni deux… Vous risqueriez de faire sourire. Aujourd’hui, un véhicule peut en compter jusqu’à huit, voire neuf. En
cas d’accident, l’efficacité de ce coussin d’air ?” auquel il ne faut que trois centièmes de seconde pour se gonfler ?” est telle qu’il s’est en effet multiplié dans tout
l’habitacle.Aux deux airbags frontaux, à l’avant, les constructeurs en ont ajouté deux latéraux à l’avant, deux latéraux à l’arrière et deux de toit. Un petit dernier vient même d’apparaître dans la Peugeot 407, un airbag
‘ de genoux ‘, qui protège les membres inférieurs du conducteur de la colonne de direction ou de la clé de contact.On le voit, la protection des passagers du véhicule en cas d’accident (appelée sécurité passive) est prise très au sérieux par les constructeurs. Si l’airbag en est le dispositif le plus fameux, il n’est pas le
seul : coque à déformation programmée (en cas de choc, la coque de la voiture se déforme en laissant l’habitacle intact), ceintures avec tendeur et retenue progressive, pédalier rétractable et siège anti-sous-marinage (conçu pour que les
passagers ne glissent pas sous la ceinture) limitent également les risques de blessure majeure en cas de collision.

La nouvelle Peugeot 407 comporte pas moins de 9 airbags, dont un airbag de genoux. (Source Peugeot)A la sécurité passive on oppose la sécurité active, qui permet non pas de protéger les passagers de la voiture, mais d’éviter l’accident. C’est l’ABS (Anti-lock Braking System, soit en français système
antiblocage des freins) qui a popularisé la sécurité active. Ce système est apparu en version mécanique en 1966, mais c’est l’électronique qui a réellement permis son développement dès 1973, grâce à l’équipementier Bosch. (L’ABS fut
commercialisé pour la première fois en 1978 sur une Mercedes Classe S).Il faut rappeler que la fonction de l’ABS n’est pas de réduire la distance de freinage, mais de maintenir la stabilité du véhicule pendant le freinage. Exemple : sans ABS, si vous freinez fort sous la pluie dans un
virage, les roues arrière se bloquent, le train arrière se dérobe et vous perdez le contrôle du véhicule. Le système ABS évite cette perte d’adhérence en réduisant la pression de freinage individuellement pour chaque roue où un début de
blocage a été détecté.

L’ESP, contre la sortie de route

L’évolution de l’ABS a donné naissance à l’ESP (Electronic Stability Program) présent aujourd’hui, au moins en option, sur une grande partie des voitures neuves. Le principe est le même, mais il fonctionne en
permanence et pas seulement pendant le freinage.À l’aide de capteurs disposés dans le châssis et dans le volant, l’ESP compare la trajectoire voulue par le conducteur et celle que le véhicule est en train de prendre. Si les deux trajectoires se séparent, le système agit
sur le frein d’une ou plusieurs roues pour remettre la voiture dans la bonne direction.Exemple simple : vous prenez un virage à droite et le train avant commence à glisser. Votre voiture a alors tendance à aller tout droit (sous-virage). L’ESP va freiner la roue arrière droite pour aider le véhicule à tourner
et à prendre la trajectoire que vous souhaitez.Attention, l’ESP ne sert pas à rouler plus vite dans les virages mais à éviter la perte de contrôle du véhicule dans certaines situations d’urgence. Par ailleurs, l’ESP assure la fonction d’anti-patinage et y
ajoute, selon les modèles, d’autres fonctions annexes : le séchage des disques de frein (comme sur l’Audi A6), l’anti-tonneau (sur la Volvo XC90) et même le contrôle de roulis de la remorque (comme sur l’Opel Astra,
la Volskwagen Touareg et la BMW X5).Basées sur des relevés d’accidents, deux études effectuées par DaimlerChrysler et Toyota montrent tout l’intérêt de l’ESP. Elles se sont plus précisément intéressées aux accidents de conduite : des accidents dans lesquels les
conducteurs perdent le contrôle de leur véhicule sans aucune cause externe.L’étude réalisée en 2002 par DaimlerChrysler démontre qu’en Allemagne tous les véhicules de la marque équipés d’ESP en série ont vu leur taux de participation dans ce type d’accident chuter de plus de
25 %. Pour sa part, Toyota estime que le gain de sécurité est encore plus élevé. Sur une base d’environ 1 million d’accidents avec blessures, il est arrivé à la conclusion que l’utilisation d’une voiture équipée de l’ESP pourrait réduire
de moitié le nombre des accidents de conduite.

Un ?”il sur les pneus

Dernier équipement de sécurité passive à la mode : la surveillance de la pression des pneumatiques. Un pneu sous-gonflé risque en effet l’éclatement, avec les graves conséquences que l’on peut imaginer. Le système de
surveillance le plus simple met en ?”uvre des capteurs de vitesse des roues.Lorsqu’une roue a perdu sa pression d’air, son rayon diminue (du fait du poids du véhicule) et elle doit tourner plus vite que les autres pour parcourir la même distance. Un programme électronique compare la vitesse des roues et en
déduit, le cas échéant, la perte de pression de l’une d’elles. Ce système, simple et peu onéreux, ne détecte pas, en revanche, des différences de pression importantes et le début de la fuite.Une deuxième solution consiste à placer des capteurs de pression dans les jantes. La pression est communiquée par ondes à haute fréquence à un récepteur logé dans chaque moyeu de roue. Ainsi, le moindre écart de pression peut être
signalé au conducteur. Bientôt, pour encore plus de sécurité, la température de la bande de roulement du pneu sera elle aussi mesurée.

Quatre capteurs surveillent la pression des pneus de la Renault Laguna et envoient les informations par ondes à haute fréquence au boîtier de calcul. (Source Renault)

SOS, appel de détresse…

Grâce au développement très récent de la télématique, une troisième catégorie émerge dans le paysage automobile : la sécurité dite ‘ tertiaire ‘. Elle regroupe les fonctions de
‘ l’après-accident ‘. L’appel d’urgence du groupe PSA Peugeot Citroën en est un bon exemple, d’ores et déjà commercialisé.Ce dispositif permet d’organiser les secours, et surtout d’en accélérer l’intervention, dès lors qu’un accident a eu lieu. L’appel d’urgence est particulièrement déterminant pour traiter des accidents qui
surviennent la nuit, en rase campagne ou lorsqu’un seul véhicule est en cause. Le conducteur pourra ainsi être mis en relation avec un plateau d’assistance spécialisé.Mieux encore, s’il est inconscient, un signal sera envoyé automatiquement par liaison GSM, indiquant l’identification du véhicule par son type, ses coordonnées téléphoniques et sa localisation géographique précise
déterminée grâce au GPS.Or, en France, les différents acteurs de la sécurité routière s’accordent à dire qu’environ 250 personnes décèdent chaque année en raison d’un défaut d’alerte et de secours à la suite d’un accident de la route. Et selon les
médecins urgentistes, les séquelles dun accident sont bien souvent moins graves si les secours interviennent très rapidement.

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Yvonnick Gazeau, Pampa Presse