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Accoona s’attaque à Google en passant par la Chine

En partie financé par le gouvernement chinois et des fonds français, ce nouveau moteur américain ouvrira officiellement ses portes le mois prochain.

Selon ses promoteurs, il est censé ‘ réinventer la recherche sur Internet ‘. Accoona, nouveau venu dans la galaxie des moteurs de recherche, ouvrira officiellement ses portes aux
Etats-Unis et en Chine en avril.
Des versions bêta en langue anglaise et chinoise sont déjà en ligne.La société, qui tire son nom de la phrase en swahili ‘ hakuna matata ‘ (‘ il n’y a pas de problème ‘) a des allures d’auberge espagnole. Née en partie de fonds
privés français, Accoona est de nationalité américaine et est détenue à 10 % par la société éditrice du China Daily, la voix officielle du gouvernement chinois. Si l’énorme marché chinois est une des priorités du nouveau
venu, il n’est pas la seule : ‘ Le moteur sera opérationnel aux Etats-Unis et en Chine en avril, puis en Europe en mai, où il sera disponible en six langues ‘, dont le français, précise Nicolas
Goldstein, consultant externe pour la société. Les serveurs d’Accoona devraient être physiquement distincts et répartis sur les trois continents.

Un système de filtres avec menus déroulants

De façon concrète, Accoona propose trois types de recherche. Tout d’abord, des recherches sur des fils d’actualité comme les agences de presse ou les sites médias. Ensuite, des recherches de type ‘ business ‘
sur la base de données d’entreprises de Dun & Bradstreet. Accoona permet alors de connaître facilement les coordonnées, les dirigeants et les chiffres clés d’une société.Enfin, bien entendu, des recherches générales sur le Web seront possibles, via la technologie d’indexation de la
société norvégienne Fast (éditrice du moteur Alltheweb.com) ainsi que des techniques propriétaires d’intelligence artificielle.Notamment mises au point par Gary Kasparov, ancien champion du monde d’échecs, celles-ci intègrent par exemple dans leurs calculs les dérivés des noms recherchés (synonymes, antonymes, hyponymes, rétronymes…). Mais pour ne pas se
noyer dans la masse de réponses, Accoona propose des filtres sous la forme de menus déroulants. L’internaute peut ainsi affiner sa recherche d’actualité par date de parution, par source, suivant les personnes citées dans l’article… ou encore en
choisissant le type de média : audio, PDF, vidéo, blog…Pour financer ses ambitions, Accoona mise sur un modèle publicitaire spécifique. Outre les liens sponsorisés ?” via Yahoo! ?” qui s’afficheront sur ses sites, la société prépare un système de coût au
‘ contact qualifié ‘. ‘ Lors d’une recherche sur les voitures, l’internaute se verra, par exemple, proposer sur le site une mise en concurrence de vendeurs de voiture, sous la forme d’une simple
question. S’il accepte, ses coordonnées sont recueillies. Il peut alors être rappelé par des téléopérateurs, qui qualifient du même coup l’intérêt de l’internaute pour un achat ‘,
explique Nicolas Goldstein.Un tel contact qualifié se monnaie environ 30 euros dans un secteur comme l’assurance. Le coût au contact est déjà utilisé par les systèmes d’affiliation. Selon Accoona, dont 35 employés sur 70 s’occupent de la publicité, il
ne nuit absolument pas à la présence de liens sponsorisés sur le site. Reste à voir si le système sera suffisamment lucratif. Au pire, Accoona peut encore compter sur les revenus des sites d’e-commerce détenus par ses fondateurs, qui lui ont fourni
un chiffre daffaires de 75 millions de dollars en 2005. Accoona possède un trésor de guerre de 100 millions de dollars pour investir, accumulé depuis 2004.

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Julie de Meslon