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Acclamer l’entrée officielle d’Oracle dans l’arène

L’essor des services électroniques interconnectés sur le web sera d’autant plus rapide qu’il y aura de nombreux acteurs présents sur ce marché “, assure Marc Gardette,…

L’essor des services électroniques interconnectés sur le web sera d’autant plus rapide qu’il y aura de nombreux acteurs présents sur ce marché “, assure Marc Gardette, responsable marketing chez Microsoft France. On ne peut alors qu’acclamer l’entrée officielle d’Oracle dans l’arène.Le 11 décembre dernier, le géant des bases de données a en effet dévoilé sa nouvelle solution de développement de services web, baptisée Oracle 9i Dynamic Services (ODS). “C’est une bonne nouvelle “, s’empresse de rajouter Marc Gardette. Une opinion qui est partagée par Patrick Penneroux, directeur technique de Bowstreet France: “Oracle 9i Dynamic Services donnera du grain à moudre à Business Web Factory, notre usine d’intégration de services web.”

L’arrivée d’ODS rassure les pionniers du marché

Cette jeune start up américaine, née en 1998, a fait des services web son cheval de bataille. Et elle compte déjà plusieurs clients satisfaits. IBM, l’un des trois plus fervents défenseurs de Java à ses débuts, aux côtés de Sun et d’Oracle, et désormais plus proche de Microsoft en termes d’évolution des standards XML, réserve un accueil plus mesuré à ODS.“IBM est depuis longtemps partisan des standards ouverts et se réjouit de voir Oracle reconnaître enfin leur importance pour la nouvelle génération de l’e-business “, indique Don O’Toole, directeur e-Markets Infrastructure Marketing chez IBM. De fait, et tandis que Microsoft, IBM ou Hewlett-Packard faisaient grand cas du concept de services web, le géant des bases de données – à l’instar de Sun ou de BEA – s’était jusqu’alors enfermé dans un mutisme jugé on ne peut plus surprenant. A son annonce en début septembre 2000, Oracle avait même boudé UDDI (Universal Description Discovery and Integration), l’annuaire ” universel ” de référencement de services élec-troniques lancé par Microsoft, IBM et Ariba.Raison officiellement invoquée : le pouvoir de veto que s’octroyait le trio dans le processus de définition d’UDDI. Dans ce contexte, l’arrivée d’ODS a de quoi rassurer l’ensemble des pionniers de l’approche consistant à changer le logiciel en service.Mieux : d’après le Gartner Group, le poids d’Oracle ne contribuera qu’à légitimer ce marché naissant. “ODS est le fruit de deux années de développement “, tient à préciser Laurent de Lavarène, responsable marketing solutions de développement et Java chez Oracle France.En réalité, plusieurs signes avant-coureurs laissaient présager le positionnement d’Oracle sur ce créneau. En 1998, l’éditeur a d’abord investi dans Bowstreet. Il compte ensuite parmi les instigateurs d’une nouvelle spécification, XAML (Transaction Authority Markup Language), traitant de l’intégrité transactionnelle des échanges électroniques établis entre différents partenaires sur internet.Plus important : il a rejoint, début décembre, le clan UDDI. Comme ses alliés d’antan (Sun et IBM), Oracle se veut aujourd’hui le chantre à la fois des technologies Java et XML. Pourtant, la conformité d’ODS aux nouveaux standards relatifs aux infrastructures XML pour le commerce interentreprises laisse perplexes les plus grands analystes. “Bien que fondé sur Java et XML, Oracle Dynamic Services propose une alternative propriétaire tant à UDDI – avec Oracle Internet Directory – qu’à SOAP “, estiment David Smith et Daryl Plummer dans une note publiée par le Gartner le 12 décembre dernier.Les deux analystes vont carrément jusqu’à conseiller aux entreprises souhaitant l’utiliser d’attendre la deuxième version d’ODS, prévue pour la fin du second semestre 2001, qui exposera une conformité claire et totale aux nouveaux standards XML du B to B.

Un système d’import/export entre UDDI et DSR

Pour l’heure, un service dynamique créé à l’aide de l’environnement de développement ODS sera référencé dans un registre, nommé Dynamic Services Registry (DSR), basé sur l’annuaire LDAP Oracle Internet Directory. Sur le site Oracle Technology Network (OTN), que l’éditeur consacre à ses développeurs, ceux-ci apprendront qu’un service web stocké dans UDDI pourra être importé dans DSR. Inversement, il sera possible d’exporter un service électronique de DSR dans l’annuaire global UDDI. “Ranger les services dans un annuaire internet propriétaire n’est pas gênant s’ils sont ensuite publiés dans le registre standard UDDI “, explique Marc Gardette.Mais la démarche d’Oracle s’attire les critiques de Carl Zetie, analyste au Giga Group : “Par ce mécanisme d’import/export entre UDDI et Dynamic Services Registry, Oracle Dynamic Services perd de son caractère dynamique. Lequel serait complet avec une intégration directe entre le registre d’Oracle et l’annuaire UDDI.”Ce à quoi le PDG d’Oracle en personne, Larry Ellison, rétorque : “Nous avons toujours supporté les standards internet. Même s’il nous arrive parfois d’estimer que la technologie n’est pas parfaite. Dans ce cas, nous apportons alors notre concours pour les améliorer.”Sohaib Abbasi, Senior Vice President de la division outils chez Oracle se veut plus concret : “Nous conformerons nos produits à UDDI et à SOAP dès qu’ils seront ratifiés.” A ce jour, la prise en compte de SOAP – le protocole soutenu par Microsoft et IBM, basé sur XML et destiné à l’invocation à distance et sur internet de composants applicatifs – dans Oracle Dynamic Services est incomplète.

Maîtriser les passerelles daccès aux services web

Si un service SOAP (Simple Access Object Protocol) peut être traduit en service dynami-que Oracle (grâce à un adaptateur de protocole), à l’inverse, il n’est, pour l’instant, pas prévu d’exposer un service internet construit à l’aide d’ODS selon une interface XML SOAP, ni même de le décrire dans le format WSDL (voir encadré ci-dessus). “La multiplication de schémas XML de description n’est pas souhaitable, car elle se traduirait par l’obligation de maîtriser plusieurs passerelles (proxy – NDLR) d’accès aux services web “, s’inquiète Marc Gardette.On pourra avoir accès au service web Oracle via Oracle 9i AS Portal (OASP), la solution de création de portails internet de l’éditeur. La stratégie que sous-tend ODS s’avère étroitement liée au portail d’Oracle. En effet, un service électronique produit par ODS peut être automatiquement associé à l’une des différentes zones d’écran, appelées ” portlet ” (à laquelle correspond un programme écrit soit en Java, soit en PL/SQL), qui composent la page d’accueil d’un portail OASP.Cette combinaison est d’autant plus naturelle que, dans sa première version, ODS fabrique des services électroniques essentiellement tirés de sites web. L’idée est d’analyser à la fois la structure d’entrée des pages HTML dudit site et celle des pages fournies en réponse d’une requête (un site de cotation boursière donne en sortie la valeur de l’action dont le sigle a été donné en entrée – ” ORCL ” par exemple). Problème : “Les pages HTML du web changent au fil du temps et n’ont pas de version explicite “, affirme Carl Zetie. “Nous sommes pragmatiques, répond Philippe Lemaire, responsable marketing produits plate-forme internet. S’il est prévu qu’elle évolue, notre solution ODS a le mérite d’être tout de suite opérationnelle.” Ce en quoi il n’a peut-être pas tort.

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Stéphane Parpinelli