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A vendre : utilisateurs HP

Pour apurer les comptes d’une association américaine d’utilisateurs HP, la justice a mis son fichier d’adhérents aux enchères.

La création d’Interex datait de 1974. Ce qui en faisait l’un des plus vieux groupes d’entreprises utilisatrices de HP au monde. Pourtant, en juillet dernier, il était déclaré en cessation de paiement et devait mettre un terme à
ses activités, annulant en particulier sa convention annuelle HP World.Pour régler les dettes, le liquidateur judiciaire s’est alors inspiré d’une proposition de l’un des créanciers d’Interex : céder au plus offrant le fichier contenant les informations relatives aux plus
de 100 000 adhérents de l’association.Il est vrai qu’une telle base de données, répertoriant les contacts personnels des responsables informatiques et des informations relatives à leur équipement, a de quoi faire saliver les services marketing. Le prix de départ
était fixé à 15 000 dollars. Le vainqueur devrait être connu dans les prochains jours.

Des adhérents théoriquement protégés

Jusqu’alors, Interex avait le droit de louer occasionnellement son fichier, mais pas de le vendre, et seulement sur la base des membres qui avaient donné leur accord. L’association n’existant plus, le liquidateur
s’estime délié de cet engagement, ce qui fait grincer les dents de certains membres de l’association. Qui craignent non seulement que le fichier soit vendu, mais qu’il le soit même plusieurs fois, et que leur e-mail
professionnel devienne la cible des spammeurs.En France, la loi du 6 janvier 1978 n’interdit pas l’exploitation commerciale des fichiers d’adhérents des associations, mais ces derniers doivent en être systématiquement informés (chaque adhérent pouvant alors
demander que ses données ne soient pas utilisées) et la Cnil peut être saisie s’il y a manquement. En cas de revente non autorisée, le vendeur peut donc être jugé fautif, ainsi que l’acquéreur, car il détournerait alors la finalité de la base
 ?” une liste d’adhérents devenant une base de prospects.Pour se prémunir, la plupart des associations d’utilisateurs inscrivent d’ailleurs leurs règles de confidentialité dans leurs statuts. C’est le cas, par exemple, de l’Aufo (Association des utilisateurs
français d’Oracle). ‘ Nos adhérents sont ainsi protégés en cas de changement au sein de l’administration de l’association. Ils ont en outre la possibilité de ne pas nous transmettre du tout leurs coordonnées
personnelles et de s’informer seulement via le web ‘,
précise Patricia Azzaro, déléguée générale de l’Aufo.Il est à noter que l’association dutilisateurs HP Interex EMEA, et sa branche française HP-Interex France, malgré la similitude de nom, n’ont aucun lien de parenté avec Interex aux Etats-Unis, et que leurs adhérents ne sont pas
concernés.

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Jean-Baptiste Dupin