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A Sophia-Antipolis, les levées reprennent en douceur

Malgré la vitalité des start-up, les fonds se sont faits rares sur la Côte en 2001, note Dynamis. 2002 promet mieux.

Le Sud n’échappe pas au coup de froid. Les capital-risqueurs ont donné un sérieux coup de frein à leurs interventions financières en 2001, à Sophia-Antipolis, selon l’Observatoire Dynamis. Créée par Michel Bernasconi, directeur de la chaire Entrepreneuriat high-tech du Ceram ?” groupe d’enseignement supérieur de la CCI Nice-Côte d’Azur ?”, cette structure étudie l’évolution des entreprises émergentes de la technopole provençale depuis 1996.En 2001, Dynamis a recensé une dizaine de levées de fonds pour un total de 46 millions d’euros. Loin des 18 opérations engagées en 2000 pour 110 millions d’euros. La chute est de 45 % pour le nombre des opérations et de 54 % pour les montants. Selon Dynamis, la moitié des fonds injectés dans les start-up à Sophia-Antipolis vient de l’étranger. Les investisseurs sont d’abord Européens ?” notamment Anglais et Suisses ?” puis Américains. Ils s’adjugent respectivement 22 % et 21 % des opérations menées en 2001.L’Asie reste en retrait avec 4 % des fonds, provenant de capital-risqueurs de Singapour et du Japon. Sur la période 1996-2001, Dynamis confirme que Sud Capital, Sofinnova Partners et l’Anglais 3I auront été les plus actifs. Les ” champions 2001 ” des levées de fonds à Sophia-Antipolis sont Right Vision (17,4 millions d’euros), qui conçoit des internet appliance pour réseaux d’entreprises, et Realviz (9,9 millions d’euros), qui élabore des logiciels de traitement d’image numérique. Pour ces entreprises, il s’agissait d’une deuxième levée de fonds.Car l’étude remarque une diminution importante (15 à 5) des premières levées dont le montant moyen chute de 3,7 à 2,9 millions d’euros. Les deux tiers des premiers tours de table 2000 n’ont toujours pas réalisé leur seconde collecte. En 2001, plusieurs start-up ont déposé leur bilan, comme la place de marché textile Etexx. “Si de nouveaux projets n’obtiennent pas en 2002 un premier financement, il n’y au-ra guère de projets sollicitant un deuxième tour en 2003”, détaille Michel Bernasconi. À moins que 2002 ne se montre un meilleur cru.Depuis le début de l’année, quelques opérations laissent augurer une sortie de crise : second tour de table pour Quescom, spécialiste en téléphonie sur IP, qui mobilise 12 millions d’euros auprès de SPEF Venture, Mitsubishi et ses premiers actionnaires (Sofinnova Partners, Société générale Asset Management et Cross Atlantic Ventures) ; UDcast, plateforme de contenus pour internet, engrange 7 millions d’euros auprès de Bay Tech Venture Capital, MC Capital Europe et CDC Kineon qui succèdent aux investisseurs du premier tour (CDC-Innovation Partners, SGAM, I-Source) ; une deuxième levée pour Sport Universal, logiciel d’analyse de la performance sportive, pour un montant de 2,6 millions d’euros apportés par 3I, déjà présent au premier tour, et deux investisseurs privés.En outre, parmi les premiers tours de table figurent Tornado, logiciel 3D pour internet, avec 2 millions d’euros (Finadvance et Innovatech Grand Montreal), et Lumilog, nouvelle génération de semi-conducteurs, pour 3 millions d’euros (Banexi Ventures, Emertec et Sophia Euro Labs).

Un parrain pour l’amorçage

Autre signe d’un léger mieux : le fonds d’amorçage Sophia Euro Lab, créé en 2000 par la Caisse des dépôts et consignations, la banque allemande Bayerische Landesbank et le fonds luxembourgeois Johnson Paradigm Venture, devrait décupler ses opérations en 2002 (après deux financements en 2001).“Nous avons reçu plus de 50 dossiers dont 5 à 7 sont étudiés attentivement, dans la microélectronique, l’optoélectronique, le traitement du signal, la santé ou le matériel médical. Ils émanent en majorité de créateurs basés à Sophia-Antipolis et à Nice, mais on reçoit aussi quelques dossiers d’Aix, Marseille et Paris, voire d’entrepreneurs étrangers (Américains et Scandinaves) qui envisagent de s’installer ici. Les créateurs issus des grands laboratoires publics de recherche, comme l’Inria ou le CNRS, sont moins présents qu’en 2001. Mais on constate un plus grand nombre de dossiers émanant de cadres de l’industrie possédant une solide expérience professionnelle”, constate Pierre Taillardat, responsable du fonds.Pour assurer ce développement, l’équipe de Sophia Euro Lab voit arriver en renfort Guillaume Girard, un Français qui vivait depuis 10 ans à Washington et qui a participé à la création du fonds Mercator Broadband (80 millions de dollars, soit 84,5 millions d’euros). Sa première surprise a été “la qualité technique des projets”, souvent supérieurs à ceux qu’il avait étudiés aux États-Unis.

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Michel Bovas à Nice