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A la Valoris Academy, les consultants réapprennent à travailler ensemble

À Anvers, l’école interne de la société de conseil forme ses salariés aux différents métiers de l’entreprise. Venus de toute l’Europe, ils s’essaient aux projets communs.

Pendant une semaine, plusieurs fois dans l’année, dans le hall spacieux de la Valoris Academy, MTV tourne en boucle à la télé, les boissons et les friandises sont distribuées à gogo et les élèves sont bichonnés comme nulle part ailleurs. Voilà pour les coulisses. Mais dans les salles de classe, les ” étudiants ” de l’université interne de Valoris, société de conseil spécialisée dans gestion de la relation client (CRM, Customer Relationship Management), ne chôment pas. Neuf mois après son ouverture à Anvers, plus de deux cents salariés ont déjà assisté aux différentes sessions de formation qui s’inscrivent dans un programme plus global de ” développement du capital intellectuel “. “Nous avons été surpris, et même un peu dépassés : c’est comme si nous avions ouvert une boîte à idées qui a libéré énormément d’énergie“, se réjouit Éric Benamou, le directeur de cette université interne.Créée en 1988, Valoris, d’origine française, a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 103,6 millions d’euros (680 millions de francs environ) et compte aujourd’hui un millier de salariés, répartis entre le Benelux, l’Espagne, la France et le Royaume-Uni. “ Valoris Academy permet à nos collaborateurs européens de se connaître et d’échanger leurs points de vue et leurs expériences passées, ajoute-t-il. C’est aussi un moyen de favoriser l’émergence de projets. ” Les consultants, qui exercent des métiers très différents dans le conseil et sont amenés à cohabiter dans le cadre de missions auprès des clients, apprennent à travailler ensemble. D’autant qu’il n’est pas toujours facile pour un ingénieur informaticien de parler le même langage qu’un designer ! Le contenu des cours a été mis au point par les consultants seniors, et ce sont eux qui sont chargés d’assurer les enseignements. Quant au coût total de l’Academy sur l’année pour l’entreprise, il oscille entre 750 000 et 900 000 euros .Au programme, différentes sessions d’une semaine. L’une d’elle met l’accent sur l’accueil des nouveaux embauchés pour les familiariser aux métiers et aux valeurs de Valoris. “ On nous a d’abord présenté l’entreprise mais les journées à thème qui ont suivi sur l’e-business ou le CRM m’ont particulièrement intéressé“, se souvient Youssef Meouchi, 25 ans, consultant fonctionnel en finance. Une autre session est consacrée aux métiers de Valoris et privilégie les travaux pratiques et les jeux de rôles. “Nous avons travaillé sur les comportements et j’ai appris certaines techniques pour capter l’attention de mes interlocuteurs et réagir aux arguments de mes clients, raconte Sophie Bonnot, 24 ans, consultante en communication et marketing. L’un des exercices consistait par exemple à recueillir les besoins d’un client tyrannique, pas très content de nous voir, peu enclin à communiquer. Dans l’autre cas, le client, plutôt jovial, s’emballait tout le temps. C’était très déstabilisant. Ensuite, il y a eu un debriefing avec le formateur qui nous a donné quelques ficelles et nous avons reçu après la cassette vidéo de notre prestation. C’était vraiment bien pour porter un regard critique sur nous-mêmes.

Mêler les âges, les profils

Enfin, la dernière session est consacrée à la ” valorisation des personnes “. “J’ai appris à travailler en équipe, reconnaît Karim Bendaoud, un chef de projet informatique de 27 ans. Le mélange de profils et l’échange d’expériences, avec des jeunes et des personnes plus expérimentées, des gens travaillant dans les métiers du conseil, de l’ingénierie ou du commerce, était très enrichissant. C’est drôle de se retrouver à simuler une négociation avec une personne qui a 20 ans d’ancienneté !” Et surtout, cela crée des liens entre les différents participants. Pour Gérard Labonne, directeur de la communication du groupe, Valoris veut créer, avec son centre de formation interne, une certaine émulation dans les équipes, et un sens du partage. “Nous voulons que chaque salarié qui utilise individuellement le système de management des connaissances mis en place dans l’entreprise ait désormais le réflexe de communiquer à d’autres ses nouveaux savoirs.

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Sandrine Chicaud