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A la peine avec ses voitures autonomes, Uber dégaine sa voiture volante

L’entreprise américaine prévoit de lancer les premiers tests de véhicules volants en 2020. Mais le déploiement à grande échelle de ces derniers semble toujours aussi éloigné.

Uber a un problème avec ses chauffeurs, avec la justice, avec ses véhicules autonomes, avec ses investisseurs, avec les femmes et avec son patron. Pour nous faire oublier tout cela, quoi de mieux que de nous faire rêver? L’entreprise vient d’annoncer que les premiers tests de voitures volantes débuteront dès 2020 à Dubaï et à Dallas. Ambitieuse, elle prévoit également des tests à grande échelle dès 2023. Le but est de permettre à ses clients de choisir entre un trajet sur la route ou par les airs.

Uber

Des voitures volantes, mais pas les siennes

Actuellement, le géant ne fabrique et ne possède aucune voiture. Pour son projet de voitures volantes – qui devraient davantage ressembler à des petits avions qu’à des voitures, il annonce un partenariat avec plusieurs entreprises. Toutes ont en commun de travailler sur des appareils capables de décoller et d’atterrir à la verticale. Uber souhaite ainsi utiliser les toits d’immeubles, rebaptisés «vertiports».

L’annonce d’Uber complète un livre blanc dévoilé en octobre dernier, qui faisait déjà état des projets de l’entreprise en matière de transport aérien. Elle y dévoilait sa volonté de déployer une flotte de véhicules volants dans les «cinq à dix ans».

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Le document rappelait également les nombreux obstacles auxquels l’entreprise sera confrontée. Le premier concerne les autorisations de vol, accordées par la Federal Aviation Administration (FAA) aux Etats-Unis et par l’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne (AESA) en Europe. Des processus de décision qui pourraient prendre de longues années et qui impliqueraient qu’Uber soit capable de proposer des véhicules parfaitement fiables. Pour le moment, c’est loin d’être le cas.

Pas de passage en force

A l’heure actuelle, la plupart des fabricants n’en sont qu’au stade de concept. Chaque année, plusieurs d’entre eux promettent l’arrivée d’un appareil volant capable de transporter le grand public au quotidien. A chaque fois, sans résultat. L’autre enjeu concerne les batteries. Celles-ci devront gagner en autonomie et en vitesse de charge pour permettre au service de fonctionner correctement. D’autres contraintes comme la gestion du trafic aérien ou des nuisances sonores pourraient empêcher le développement de la solution d’Uber.

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Dans les airs, l’entreprise ne pourra pas reprendre les méthodes qui lui ont permis de s’imposer sur nos routes. En France comme dans d’autres pays européens, Uber est toujours passé en force pour contourner la loi, recruter ses chauffeurs ou faire baisser les tarifs. Une stratégie difficilement adaptable au transport par aéronef où les contrôles sont systématiques, où les autorisations de pilotage nécessitent des centaines d’heures de formation et où les hypothétiques appareils coûteront une petite fortune.

Dans son livre blanc, Uber explique vouloir utiliser des appareils en partie autonomes afin de réduire au maximum les compétences nécessaires pour la conduite. L’entreprise souhaite cantonner le rôle de ses pilotes à un choix «de la trajectoire à prendre», et faire passer leur durée de formation à quelques heures. Ce qui lui permettrait d’en faire des chauffeurs… «comme les autres».

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Raphaël GRABLY