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6Wind ne fait pas de complexe d’infériorité sur IP

Émanation de Thomson-CSF, 6Wind a été créée cet été et vise le monde internet. Son point fort est de proposer un routeur novateur, capable de traiter directement IPv6.

Battre les Américains, cham-pions d’IP, sur leur propre terrain. Le pari lancé par 6Wind(*), une toute jeune pousse française née cet été et installée à Saint-Quentin-en-Yvelines, est ambitieux. Sa botte secrète : proposer des équipements fonctionnant en standard en IPv6 (IP version 6), et non uniquement en IPv4 (IP version 4), comme la quasi-totalité des routeurs et autres routeurs-commutateurs actuellement en service dans le monde.“Pour les Cisco et autres constructeurs, le passage à v6 nécessite une mise à niveau de leurs logiciels toujours lourde. Tandis que notre IP Edge Device, destiné aux utilisateurs, saura traiter à la fois v6 et v4”, souligne Patrick Coquet, directeur général de 6Wind. Après cinq ans de lente maturation, il semble bien, en effet, que l’heure d’IPv6 ait enfin sonné. Grâce à des replâtrages, IPv4 a perduré et retardé d’autant le lancement d’IPv6. Mais l’arrivée de bataillons de nouveaux utilisateurs avec l’ouverture de pays comme la Chine ou l’Inde, ainsi que le déploiement des systèmes cellulaires de troisième génération rendent inéluctable l’avènement d’IPv6, dont le principal atout est un champ d’adressage de 128 bits au lieu de 40.Cette compétence, 6Wind la tire de son origine : elle est issue de la division Detexis de Thomson-CSF, à qui cette dernière a donné son autonomie, tout en restant actionnaire à 20 %, le reste pro- venant de capital-risqueurs, dont Techfund Capital et CDC Innovation.Aujourd’hui forte d’une vingtaine de personnes, dont les trois quarts issues de Thomson-CSF, 6Wind compte en recruter une dizaine d’autres l’an prochain – essentiellement des commerciaux et des ingénieurs support. Elle s’est également fixé un objectif : ouvrir plusieurs bureaux en Europe et une antenne outre-Atlantique. En somme, défier les Américains. “Les Européens – et en particulier les Français – souffrent d’un complexe d’infériorité, souligne Patrick Coquet. Les Américains s’intéressent au produit s’il est bon et s’il répond aux besoins. Et cela sans s’attarder sur l’origine de ceux qui l’ont conçu.”(*) 6 pour IPv6, et Wind (vent) pour signifier être dans le vent de la nouvelle génération.

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Jean-Pierre Soulès