En lançant une offre 4G à prix cassé, Free Mobile a jeté un pavé dans la mare. Ce matin sur BFM Business, Maxime Lombardini, directeur général de Free Mobile, a mis en doute ses trois concurrents en les accusant de « vouloir se gaver » et en affirmant qu’aucun ne possède actuellement un véritable réseau 4G national.
Après les réactions des entités concernées, parmi lesquelles Orange dont le patron, Stéphane Richard estime que Free Mobile prend « les gens pour des andouilles », c’est Bercy qui prend la parole.
Dans un communiqué envoyé dans l’après-midi du 4 décembre, Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’économie numérique, et Arnaud Montebourg, ministre du Redressement Productif, estiment que la « stratégie low-cost [de Free Mobile, NDLR] conduit nécessairement à un sous investissement dans les infrastructures, à une dégradation du service rendu et à des destructions d’emplois. » Ils ajoutent que le réseau en question est « en construction » et que « l’annonce de l’opérateur Free apparaît comme un pari audacieux et risqué ».
La crainte, pour les co-locataires de Bercy, est de déstabiliser les consommateurs « si la qualité de service n’était pas au rendez-vous, ou si la couverture s’avérait insuffisante sur de larges parts du territoire français. » À moyen terme, la conséquence serait, toujours selon F. Pellerin et A. Montebourg, « une nouvelle guerre des prix [qui] affaiblirait la capacité des opérateurs à maintenir des niveaux d’investissements importants dans les infrastructures de télécommunication. »
Pour UFC-Que Choisir, les “clients risquent d’être déçus”
De son côté, UFC-Que Choisir quoi vient de tacler Free Mobile sur la 3G ainsi que SFR et Orange sur la 4G, s’interroge également sur les promesses d’un forfait 4G à 19,90 euros. « Sur le papier, aucun doute possible : Free mobile propose bien la meilleure offre 4G du marché », admet l’association de consommateurs.
Reste que des doutes subsistent sur la qualité du réseau et la couverture. « De nombreuses grandes villes, dont Lyon, Paris et sa banlieue, sont encore très mal desservies. En fait, un opérateur peut très bien autoproclamer une ville « couverte » alors que seule une petite partie l’est réellement. » De plus, « À en croire Free, 700 antennes lui permettraient d’ores et déjà de couvrir 1 000 communes en 4G, soit plus qu’Orange avec ses quelque 3 400 antennes ! Bizarre… »
Quant au débit, « bon nombre de clients risquent fort d’être déçus lorsqu’ils s’apercevront qu’ils ne pourront jamais s’approcher de ce débit [150 Mbits/s] », même si Free Mobile a pris soin de les prévenir.
Comme d’autres, UFC voit dans l’annonce surprise de Free Mobile un coup de communication qui lui aura au permis de « faire parler de lui à peu de frais et à couper l’herbe sous le pied de ses concurrents qui dépensent actuellement des fortunes en publicité sur leur offre 4G. »
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