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400 acteurs de l’Internet européen déposent plainte contre Google

Réunis au sein de l’Open Internet Project, les entrepreneurs du numérique européen veulent que la justice mette fin à l’hégémonie de Google.

Google n’est décidemment en odeur de sainteté en ce moment en Europe. Après avoir été débouté par la cour européenne de justice, ce sont de grands acteurs du Web français et allemands, rassemblés au sein de l’Open Internet Project (OIP), qui contestent ce 15 mai 2014 son hégémonie et annoncent le dépôt d’une plainte contre le géant du Web devant la Commission européenne.

L’OIP accuse Google d’« abus de position dominante » en raison de ses manipulations des résultats de recherches pour promouvoir ses propres services au détriment de ceux de ses concurrents. Articulée avec l’enquête européenne ouverte il y a trois ans et demi, « la plainte met en avant de nouveaux excès de Google et apporte des preuves de leur danger, tant pour une concurrence équitable que pour les consommateurs finaux », indique l’OIP dans son communiqué.

De son côté, le porte-parole de Joaquin Almunia, vice-président de la cour européenne et commissaire chargé de la concurrence, déclarait le 14 mai : « Nous sommes encore en phase de conciliation, il nous faut expliquer aux plaignants pourquoi nous pensons que les concessions proposées par Google sont bonnes et recueillir leurs arguments ». Une position visiblement de plus en plus critiquée.

400 acteurs de 15 pays

L’OIP rassemble 400 acteurs du monde numérique européen, principalement français et allemands. Parmi ses adhérents, on trouve des personnalités comme Benoît Sillard, PDG de CCM Benchmark Group, Denis Olivennes, PDG de Lagardère Active, Axel Springer ou encore le syndicat des éditeurs de musique en ligne ainsi que le Geste (qui réunit les professionnels de l’édition en ligne). L’OIP estime insuffisantes les concessions faites par Google à la Commission européenne et souhaite que le géant américain sépare ses activités de moteur de recherche et ses autres services payants.

« C’est de notre responsabilité de se lever, dans trois ou quatre ans il sera trop tard, a expliqué Benoît Sillard, patron du groupe de médias en ligne CCM Benchmark à l’AFP. On interpelle la Commission européenne (…) il faut de la régulation sinon on va écraser la créativité européenne. » Le dirigeant donne ainsi en exemple le site de comparaison de prix en ligne Twenga, en difficultés depuis qu’il a subi une dégradation de sa visibilité sur Google, avec qui il se retrouvait en concurrence.

Retrouvez l’intégralité de notre dossier sur les Européennes 2014.

A lire aussi :
Google accusé de position dominante par 400 acteurs de l’Internet, paru le 15/5/2014
Abus de position dominante : pour ses opposants, Google peut vraiment mieux faire, paru le 13/12/2013

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Cécile Bolesse