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3i freine les nouveaux investissements dans les TIC

A l’occasion de ses résultats semestriels, l’investisseur britannique dresse le bilan de son activité. Les opérations de capital-développement se maintiennent, alors que les premiers tours de table s’écroulent. Voilà qui n’augure rien de bon pour les porteurs de projet.

Dans une conjoncture difficile, le capital-investisseur 3i sauve les meubles. Au premier semestre de l’exercice 2002-2003, le groupe essuie un retour sur investissement négatif de 14 %. Un résultat flatteur aux vus de ceux des marchés boursiers. Pour exemple le FTSE (indice de la Bourse de Londres, sur laquelle est cotée 3i) réalise une contre-performance de -28,4 % sur la même période.Cette relative bonne santé, le capital-risqueur britannique la doit à l’augmentation du nombre de cessions industrielles. Cessions grâce auxquelles il est à la tête aujourd’hui d’une trésorerie de 430 millions d’euros. ” Avec notre cash, nous devrions investir davantage que nous ne l’avons fait sur le second semestre “, déclare Guy Zarzavatdjian, directeur général de 3i France. Et pour cause, les investissements technologiques ont connu une baisse sans précédent au premier semestre : ils ont représenté 150 millions d’euros contre 425 millions au premier semestre 2001. Au contraire, les opérations de capital-développement et de LBO (acquisition avec effet de levier) se sont maintenues avec 192 millions d’euros investis pour les premières, et 277 millions pour les secondes.Interrogé sur la manière dont sera investi le cash au second semestre, Guy Zarzavatdjian répond : “Pour nous, un refinancement est un investissement. Nous ne faisons pas la différence. Le réinvestissement dans les entreprises de notre portefeuille tous les 12 ou 18 mois est une chose de normale.”Les créateurs d’entreprise en quête de fonds peuvent-ils espérer profiter de cette manne ? Pas sûr. Une seule nouvelle opération devrait voir le jour d’ici à la fin 2002. “Il est vrai que nous passons beaucoup de temps avec les sociétés de notre portefeuille. Et si nous ne prévoyons de faire que deux ou trois nouveaux investissements d’ici à la fin de l’exercice fiscal [NDLR :juin 2003], c’est parce que la conjoncture ne s’y prête pas. Comment voulez-vous que nous investissions dans un développeur de logiciels qui ne réalise pas de chiffre ? “, commente Stanislas Cuny, responsable des nouvelles technologies chez 3i.Par nécessité, le capital-risqueur se voit contraint de se pencher sur des niches technologiques, voire dans des projets à peine sortis des laboratoires, à condition que des brevets aient été déposés. “Nous sommes de plus en plus sélectifs. Et nous n’investissons pas dans une technologie sur papier. Les technologies de l’information souffrent, mais nous croyons beaucoup au sans fil, au haut débit et dans le remplacement des technologies existantes. Trouvez-moi une société capable de fabriquer des écrans pour téléphone portable ultraplats, par exemple, et nous n’hésiterons pas à l’accompagner. Nous portons également le plus grand intérêt aux nanotechnologies “, poursuit Stanislas Cuny.Ces propos rassurants ne peuvent faire oublier la dure réalité. Un créateur d’entreprise aura beau posséder la technologie de la décennie, si le marché n’est pas là, les investisseurs n’y mettront pas un denier. Internet avait eu tendance à le faire oublier.

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Hélène Puel