Passer au contenu

3GSM : stratégies différentes sur le Wi-Fi, pour Orange et SFR

Les deux premiers opérateurs mobiles français profitent du 3GSM World Congress pour présenter leur offre en matière de réseaux locaux sans fil à haut débit (WLAN). Si la filiale de France Télécom entend gérer directement plusieurs
centaines de sites, SFR refuse de s’affirmer comme opérateur direct de hot spots.

A Cannes, une mode en chasse une autre. Après les services GPRS d’entreprise en 2002, le Wi-Fi fait figure de tête d’affiche cette année chez les deux plus importants opérateurs mobiles en France, Bouygues Telecom restant, pour l’heure, en retrait (voir encadré).

Avec leurs offres Wi-Fi respectives, SFR comme Orange visent deux cibles commerciales : les propriétaires de lieux publics (gares, aéroports, centres de congrès et chaînes d’hôtels) où doivent être installés les bornes WLAN et la clientèle d’affaires qui les fréquentent.

‘ L’objectif n’est pas de couvrir tous les segments de marché mais de se concentrer sur les utilisateurs professionnels et de leur fournir des services en continuité avec une panoplie d’offres de mobilité ‘, explique SFR, qui n’entend pas pour autant devenir opérateur WLAN à part entière, mais plutôt passer des accords de reroutage avec d’autres opérateurs ou les propriétaires des sites.

Un son de cloche à l’opposé d’Orange, inscrit avec Wanadoo, Equant et Transpac dans la politique Wi-Fi globale de France Télécom : ‘ Il est impossible de devenir opérateur Wi-Fi sans être soi-même opérateur des sites ‘, affirme Didier Quillot, directeur général d’Orange en France. Entre le printemps et la fin d’année 2003, l’opérateur table ainsi sur l’ouverture de 400 hot spots en France, pour atteindre 2 000 lieux publics Wi-Fi d’ici 2007.

Plus prudent, SFR parle d’un lancement ‘ industriel ‘ pour septembre 2003. L’opérateur n’avance aucun objectif de déploiement chiffré, se contentant d’estimer ‘ qu’en 2005, il existera 100 000 à 200 000 utilisateurs professionnels réguliers du Wi-Fi ‘ en France.

Un complément naturel du GPRS

Les deux concurrents, d’accord sur ce point, mettent en avant le couplage de l’offre Wi-Fi aux services de données mobiles déjà proposés aux entreprises, via GPRS.

Orange annonce ainsi que ses clients du service ‘ PC entreprise ‘ bénéficieront automatiquement, dès le mois de mars, d’heures de connexion Wi-Fi incluses dans leur forfait GPRS mensuel (voir le tableau des prix). Au passage, Didier Quillot n’a pas manqué d’égratigner son concurrent : ‘ Notre offre n’est pas du type parcmètre, et correspond aux heures d’utilisation réelle de la connexion à Internet via Wi-Fi ‘. Une allusion au système mis en ?”uvre par SFR dans ses sites pilotes. Dès qu’il se connecte, l’utilisateur voit son crédit temps s’écouler quel que soit le temps effectivement passé en ligne.

Avantage concurrentiel contre politique de reversement

En ce qui concerne les relations avec les propriétaires de lieux publics, et s’il n’y aura pas, a prior, de politique d’exclusivité de la part des opérateurs, les positions de SFR et d’Orange diffèrent de nouveau.

Le premier opterait pour une politique de déploiement associé à un partage des revenus avec les propriétaires des sites.

Le second traitera distinctement les plus grands sites (avec des accords financiers particuliers) et les lieux moins fréquentés. A ces derniers, et à la condition expresse qu’ils soient reliés à Internet par ADSL, l’opérateur propose de s’inscrire sur le site orange-wifi.com.

A partir du deuxième trimestre 2003, ces clients se verront proposer un bouquet incluant la mise en ?”uvre du hot spot et sa maintenance, la signalétique et la distribution de cartes prépayées (avec un pourcentage non révélé, mais équivalent a priori à celui des Mobicartes, reversé au propriétaire du lieu). Le tout pour 1 000 euros hors taxes à l’installation puis un abonnement mensuel d’un mois.

‘ Comme avec Canal+ dans les années 1980, nous pensons qu’un hôtel proposant l’accès au Wi-Fi à ses clients se démarquera de ses concurrents ‘, estime Yves Tirode, directeur marketing entreprises d’Orange France. Et Didier Quillot d’ajouter : ‘ La question pour le propriétaire d’un lieu public sera la suivante : veut-il satisfaire ses clients et leur assurer simplicité d’utilisation et qualité du service Wi-Fi ou bien faire de l’argent avec un service de qualité moyenne ? ‘… Les paris sont ouverts.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Laurent Campagnolle