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3G : la couverture des opérateurs n’est pas si bonne que ça

Il est difficile, voire impossible de téléphoner et d’envoyer des SMS à l’intérieur des bâtiments dans 40% du pays. Des zones d’ombre révélées par de nouvelles cartes de couverture.

Orange se targue de couvrir 98% du territoire en 3G. Sauf que dans le détail, l’opérateur offre une très bonne couverture sur seulement 60% du territoire français. Les 40% restant ne bénéficient que d’une couverture satisfaisante, voire limitée. C’est-à-dire qu’il est difficile, voire impossible de pouvoir téléphoner et d’échanger des SMS à l’intérieur des bâtiments.

Un constat dressé grâce aux nouvelles cartes enrichies que les opérateurs ont l’obligation de fournir désormais sur injonction de l’Arcep. Plus question de présenter une vision binaire (couvert/pas couvert) du pays et de la population. Quatre niveaux sont désormais distingués : très bonne couverture, bonne, limitée et pas de couverture. Les résultats sont affichés sur le site officiel Mon réseau mobile et accessibles en open data.

Le territoire français est mal couvert en 3G

La couverture de la population et du territoire par opérateur en France.
Arcep – La couverture de la population et du territoire par opérateur en France.

Si Orange descend de son piédestal avec ces nouvelles cartes, c’est pire pour les autres opérateurs : Free Mobile -qui bénéficie encore de l’itinérance avec Orange- ne couvre parfaitement que 57% du pays, SFR, 54%, et Bouygues Telecom 48%.

La situation est plus flatteuse concernant la population. Les acteurs du marché présentent des performances qui se tiennent dans un mouchoir de poche : Orange atteint les 90% de la population très bien couverte, Free Mobile 90%, SFR 87% et Bouygues Telecom 85%.

Aucun opérateur ne couvre partout mieux que les autres

On le voit, celui qui s’en tire le moins bien dans les deux cas, c’est Bouygues Telecom. Mais tous les opérateurs doivent désormais assumer des zones d’ombre sur le territoire qui passaient jusque-là inaperçues. « Il n’y a pas un opérateur qui couvre partout mieux que les autres », a ainsi résumé le président de l’Arcep Sébastien Soriano, ce matin, lors d’une conférence de presse.

Ce dernier espère, par ailleurs, que des start-up s’emparent du sujet et des données pour développer des applications permettant de comparer la couverture des opérateurs sur nos lieux de vie au quotidien. Prochaine étape, l’intégration de l’Outre-mer et des cartes de couverture 4G

Les zones les plus claires sont celles où la couverture mobile 3G est limitée.
Arcep – Les zones les plus claires sont celles où la couverture mobile 3G est limitée.

Reste que ces nouvelles cartes, même enrichies, ne sont que des simulations fournies par les opérateurs eux-mêmes. Elles sont modélisées à partir de la répartition des antennes sur le territoire, la puissance d’émission de ces dernières et l’environnement géographique comme le relief, par exemple. «Nous procédons à des vérifications sur environ 1/5 de ces cartes. Et nous ne constatons que des erreurs à la marge, de façon très locale », nous a confié  François Philipponneau, responsable de la couverture et de l’investissement mobile à l’Arcep. « Le taux de fiabilité de ces cartes varie suivant les opérateurs et les régions mais il atteint presque toujours les 95%», a-t-il ajouté.

Ces cartes enrichies sont donc un très grand progrès mais ne peuvent refléter toujours avec exactitude la réalité rencontrée sur le terrain par les utilisateurs. Certaines zones blanches sont même parfois apparues en zone couverte…

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Amélie Charnay