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3Com de nouveau en panne

Le constructeur élague ses activités pour se recentrer sur les secteurs les plus juteux. Mais les résultats financiers résonnent de façon inquiétante.

Bien sûr, l’industriel de Santa Clara ‘ sauve ‘ son année fiscale 1999/2000 avec un bénéfice global de 674 millions de dollars, contre 404 millions l’an passé. Mais le chiffre d’affaires tombe à 4,3 milliards de dollars, contre 5,2 milliards en 1998/1999. Pourtant, le plus grave vient des résultats du quatrième trimestre : le chiffre d’affaires tombe de 38 % pour atteindre 763,7 millions de dollars ; et, surtout, les 87,5 millions de dollars de bénéfice du quatrième trimestre de l’année précédente se muent en 146,8 millions de dollars de pertes.
Cela n’empêche évidemment pas Eric Benhamou, le PDG, de déclarer : ‘ Les résultats du quatrième trimestre sont meilleurs que nous le projetions. ‘ Tout cela tient un peu de la méthode Coué.
Plus sérieusement, 3Com, sur le fil du rasoir depuis quelque temps, avait décidé, dès l’an passé, de filialiser son activité Palm – hautement rentable, mais finalement assez peu en rapport avec son métier de constructeur d’équipements réseaux – et de l’introduire en Bourse. La disparition de ces recettes se fait donc sentir. Malgré cette première réorganisation, le constructeur s’est trouvé malmené ces derniers trimestres sur ses marchés traditionnels, et il a décidé, en mars dernier, de se réorganiser. Ainsi, il va se séparer de l’activité modems analogiques, apportée (comme le Palm) par le rachat, en 1997, de US Robotics. Il va également renoncer à la lutte frontale avec Cisco dans le domaine des c?”urs de réseau. Finalement, il a choisi de se concentrer sur trois marchés clés : le grand public, les PME-PMI et les fournisseurs de services. Mais, sur le créneau des PME-PMI, il va de nouveau rencontrer son grand ennemi Cisco, qui investit de plus en plus pour atteindre ces clients. Pour renforcer son offre sur le marché du grand public, il vient ainsi d’acquérir pour 80 millions de dollars Kerbango, spécialiste de la diffusion de programmes radio sur Internet.
Reste que 3Com donne plus l’impression de chercher à se rattraper aux branches que d’être résolument offensif. Il paie aujourd’hui la dispersion, pendant de nombreuses années, de ses activités. Car il n’a réellement percé sur aucun marché, hormis sur celui des cartes Ethernet. Mais ce royaume est bien petit, et menacé par les constructeurs asiatiques.

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Jean-Pierre Soulès