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3615 Loana

Le piratage des flux vidéo de Loft Story montre qu’il est impossible de protéger des contenus sur Internet. Et donc, a fortiori, de les vendre.

Consternation. Quelques heures après que M6 ait mis en place une protection des flux vidéo de Loft Story, des hackers avaient déjà trouvé la parade. Et de nombreux internautes (une majorité selon les mauvaises langues) continuent de regarder l’émission sans jamais passer par le site de la chaîne.Cette dernière n’a pas grand chose à perdre dans cette histoire, sauf peut-être de la crédibilité. A part quelques bannières de publicité (dont beaucoup d’autopromotion), les personnes se rendant directement sur LoftStory.com ne rapportent pas vraiment grand-chose à la chaîne. Mais imaginons quelques instants le désastre si la consultation avait été payante. Un gouffre financier sans nul doute.Dans un tout autre secteur ?” quoique pas si différent ?” les sites pornographiques connaissent des problèmes similaires. Pour chaque internaute ayant souscrit un abonnement, ce sont des dizaines de personnes qui se connectent sans payer. Des hackers se sont fait la spécialité de programmer des robots qui testent à longueur de journée des combinaisons de login-password avec l’espoir d’en trouver un de valide. Et ça fonctionne puisqu’une cinquantaine de Web payants sont hackés chaque jour. Des dizaines de sites ou de newsgroups répertorient consciensieusement ces listes de mots de passe. L’un des hauts dignitaires de l’e-porno français m’expliquait récemment qu’il escompte faire migrer tous ses sites Internet avec abonnement par carte bancaire vers des systèmes de connexions surfacturées Audiotel. ” Internet restera notre moyen de diffusion, mais pas celui de facturation. “Deux exemples qui montrent combien il est difficile de monétiser des contenus complètement virtuels sur Internet. Beaucoup plus difficile que cela ne l’a été sur Minitel ou l’Audiotel. C’est d’ailleurs pour cela que tous les développements technologiques en vogue essayent de récupérer l’un de ces deux moyens pour facturer les clients.Mais les éditeurs de contenus sont rarement des philantropes. Loin des sites pornos et des émissions voyeuristes, les AtomFilms et compagnie ne tiendront pas longtemps sans modèle économique. Il y a même fort à parier qu’ils chercheront d’autres canaux de diffusion. Et le Web risque bien de devenir une poubelle. Gratuite certes mais une poubelle quand même. Quand les consommateurs se décideront-ils à payer pour ce qu’ils regardent sur Internet comme ils se sont décidés à payer leur abonnement à Canal+ ? Parce que moi, je nai pas envie de ressortir mon Minitel du placard pour pouvoir mater Loana sur ma connexion ADSL…

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Alain Steinmann