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3. Les contrastes, la course à l’échalote

Aujourd’hui, la plupart des fiches produits des téléviseurs affiche des valeurs de contrastes démentielles (jusqu’à 2 000 000:1). Est-ce que plus la valeur est élevée, mieux c’est ? Faut-il vraiment croire les
constructeurs ?

Les valeurs vantées aujourd’hui par les constructeurs et les revendeurs en ce qui concerne le ratio contrastes ne veulent plus rien dire non plus. Comment imaginer qu’une image sera regardable avec des contrastes de
1 000 000:1 poussés à fond ? Impossible. Les mesures annoncées pour les contrastes n’ont plus aucun rapport avec la réalité et les conditions normales d’utilisation d’un téléviseur. Et ce, pour trois raisons :


– les constructeurs mettent toujours en avant la valeur des contrastes en mode dynamique et non la valeur des contrastes natifs,


– il n’y a pas de méthode de calcul normée pour mesurer le ratio contrastes. Chaque constructeur est libre de faire sa cuisine dans son coin,


– au-delà d’une certaine seuil (2 000:1 environ), la différence de rendu est minime, l’image a d’ailleurs plus tendance à gagner en dynamique et en clarté qu’autre chose.

Des contrastes proche de l’overdose

Pour y voir clair, rappelons que tous les téléviseurs du marché proposent aujourd’hui une puissance lumineuse comprise entre 400 et 500 cd/m2. Ce qui est déjà énorme. Et qui ne sert finalement qu’à une chose : faire
grimper le taux de contrastes. Et ce, au détriment du niveau de noir. Il faut, en effet, bien comprendre que pour mesurer le taux de contrastes, les constructeurs opposent le point blanc le plus lumineux de l’écran au point le plus sombre. Donc,
plus l’intensité du blanc augmente (plus le rétroéclairage est puissant), plus le ratio contrastes augmente lui aussi. Forcément. Et ce, sans que ce fameux point le plus sombre ne varie, lui.L’amélioration du niveau des noirs implique des dispositifs de filtrage et de gestion beaucoup plus compliqués et plus onéreux à mettre en ?”uvre qu’un vulgaire système de rétroéclairage. Voilà pourquoi nous avons droit
aujourd’hui à des téléviseurs très lumineux, avec des contrastés proches de l’overdose et qui délivrent des images hyper dynamiques, agressives, voire fatigantes à force, qui n’ont plus grand-chose à voir avec la réalité. Pour imager le propos,
disons que les contrastes sont un peu comme le volume d’une chaîne hi-fi. Ce n’est pas parce que le volume est capable de monter jusqu’à 100 que le son sera bon. Les contrastes, c’est pareil. Ce n’est pas la valeur qui fait la qualité. Un ratio
contrastes élevé est le signe d’un téléviseur davantage capable de produire des images très lumineuses et très dynamiques, que d’afficher des noirs dune grande profondeur.

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Eric Le Ven