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25 Mbit/s pour quoi faire ?

Certains fournisseurs d’accès à Internet expérimentent une nouvelle technologie, l’ADSL 2+, qui permet de doubler ou de tripler les débits des offres d’accès à Internet actuelles. Mais, pour l’instant,
personne ne sait dire à quoi ces débits extraordinaires peuvent bien servir.

Vous souvenez-vous de ce temps où, équipé d’un modem RTC pour vous connecter à Internet, vous saliviez devant les offres d’accès par le câble ? Rappelez vous : plus de 200 Kbit/s, un accès permanent,
une connexion immédiate. C’était en 1997.Depuis l’ADSL est arrivé, avec son 512 Kbit/s. Et puis tout s’est affolé : 1 Méga, 2, 4 voire 6. Et maintenant 8 voire 10.Tout va encore changer prochainement, grâce à l’ADSL 2+, une évolution de la technologie actuelle qui permet, elle, d’atteindre des débits de 25 Mbit/s.Free, qui effectue les premiers tests actuellement, réussit à obtenir jusqu’à 16 Mégas. Et tous les fournisseurs d’accès se gaussent des débits toujours plus importants qu’ils offrent à leurs clients. Pour eux,
rien d’étonnant, cela fait partie d’un programme marketing bien pensé.Ainsi, Free n’a jamais baissé le prix de son offre. Ça tombe bien, il s’y était engagé lors de son introduction en Bourse ! Pour retenir ses utilisateurs, il en a simplement donné toujours plus.Ce qui est étrange, c’est que les débits augmentent alors que les services proposés sur Internet, eux, n’évoluent pas vraiment. Certes, une page Web s’affiche plus rapidement lorsqu’on a une connexion à 2 Mbit
plutôt qu’une connexion à 512 Kbit/s.Mais de là à vouloir 16 Mégas, on ne comprend plus. Le seul service qui permet, aujourd’hui, de profiter vraiment d’une connexion à haut-débit, c’est le téléchargement de fichiers très volumineux. En majorité des
films. Piratés.Alors, après nous avoir fait le coup de la ‘ musique gratuite ‘ sur Internet il y a deux ans, que vont trouver, cette fois-ci, les FAI pour continuer d’appâter le chaland vers leurs offres à débit toujours plus
important ?’ Les films gratuits ‘ ? Pas bon ça, coco. Surtout lorsque ces fournisseurs d’accès s’apprêtent à signer, début 2005, une charte contre le piratage de films sur Internet, comme ils l’ont déjà fait
pour la musique en juillet.Les services qui nécessitent des débits si importants restent donc encore à inventer. L’État n’a pas montré l’exemple : les différentes collectivités commencent à peine à ouvrir des sites statiques ne
nécessitant pas plus qu’une connexion à 1 Mbit/s pour réserver les cartes de cantine des enfants.La télévision haute définition ? On ne sait pas qui s’en soucie véritablement aujourd’hui. Les chaînes de télé sont beaucoup plus occupées à trouver une solution à la ‘ TiVo Mania ‘, cette vague lancée aux
Etats-Unis qui consiste à enregistrer ?” en numérique ?” les programmes de télévision, à les expurger de toute publicité et à les diffuser en peer to peer.Alors qui a besoin des très hauts débits, si ce n’est les FAI, pour continuer à faire tourner la machine marketing ? Personne.En revanche, certains, qui se connectent toujours en RTC, se contenteraient bien du haut-débit ‘ normal ‘. Et ils préféreraient que les investissements consentis pour l’ADSL 2+ soient utilisés pour équiper leur
commune. Malheureusement, ils peuvent toujours attendre…* Rédacteur en chef délégué de L’Ordinateur IndividuelProchaine chronique mardi 12 octobre

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Alain Steinmann*