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1-Téléchargement à la carte

Titres à la demande, compilations personnalisées, morceaux à l’essai… C’est quand vous voulez, comme vous voulez ! Internet a déjà fait exploser la distribution de la musique, et ça ne fait que commencer. Profitez-en…

Alors que les majors du disque peaufinent encore leur stratégie, des sites Web vous proposent déjà de la musique à la carte. Légalement. Ce sont les précurseurs des tendances de demain. Plusieurs formules coexistent. Essayez-les !

Le forfait mensuel de téléchargement

Aujourd’hui : peu d’?”uvres majeures.
Emusic.com propose deux forfaits mensuels : un à environ 100 F pour 3 mois (15 ?), l’autre à quelque 70 F pour 12 mois (11 ?). Ils permettent de télécharger autant de titres d’artistes peu connus ou appartenant au fond de catalogue que l’on veut. Il est aussi possible de s’abonner gratuitement pour 30 jours : on peut alors récupérer 100 titres provenant d’indépendants, les écouter et même les conserver. Demain : tout ce que vous voudrez pour 30 F (5 €) par mois. Napster et Bertelsmann pourraient proposer une formule de téléchargement illimité, moyennant un abonnement mensuel de quelque 30 F (5 €). Time-Warner et AOL planchent aussi sur un service de musique en ligne par abonnement. De leur côté, BMG et Sony devraient bientôt ouvrir un site qui offrira plusieurs services pour un coût forfaitaire : écoute de nouveautés, radio personnalisée, téléchargement, etc. Le succès de ces initiatives reposera sur la simplicité d’accès, les tarifs pratiqués et le catalogue disponible. De son côté, MP3.com fournit un service gratuit, financé par la publicité, permettant de stocker jusqu’à 25 CD dans une discothèque virtuelle. Il propose aussi un service sur abonnement annuel pour environ 350 F (53 €) afin de stocker jusqu’à 500 CD. Ces offres sont accessibles aux consommateurs français.

L’achat des morceaux à l’unité

Aujourd’hui : pour découvrir des indépendants ou trouver les vieux hits. Ce système est très répandu, surtout sur les sites de la Fnac (de 6 à 15 F le titre, de 1 à 2 ?) ou de Emusic (environ 7 F le titre, soit 1 ?). Le plus souvent, il s’agit d’?”uvres d’artistes indépendants peu connues ou, au contraire, largement rentabilisées. Mais on n’y trouve jamais de nouveautés. Les maisons de disques hésitent à généraliser ce principe car leurs marges sont plus importantes sur les albums que sur les singles.Demain : les majors n’en feront pas leur priorité. L’intérêt des consommateurs pour les titres à l’unité pourrait modifier la démarche artistique des compositeurs. Mais les producteurs essaieront de réhabiliter les albums en enregistrant, par exemple, des versions différentes d’un même morceau, ou en favorisant la production d’albums thématiques, aux emballages et aux livrets particulièrement soignés.Ils pourraient aussi décourager le téléchargement de titres à l’unité en les proposant au prix du single (environ 33 F, ou 5 ?), même si les coûts de fabrication et de distribution sont incomparables. Universal Music envisage ainsi de vendre des titres de son fond de catalogue aux alentours de 15 F, ou 2 ?, ce qui porte le prix de la compilation personnalisée de 14 ou 15 titres à plus de 200 F, soit 30 ?.

L’écoute gratuite limitée dans le temps

Aujourd’hui : quelques expériences significatives. Des sites américains de vente de CD-audio aussi réputés que CDNow.com, amazon.com ou amazon.fr, proposent des titres téléchargeables gratuitement. Toutefois, ils ne peuvent être écoutés que pendant une durée limitée, généralement pendant un mois (il n’y a pas encore d’offres pour un nombre d’écoutes limité, indépendamment d’un délai déterminé). Ces sites emploient des formats différents du MP3, afin de rendre les fichiers inexploitables au terme de la période d’essai.Demain : un véritable moyen de diffusion. A l’instar des sharewares, ce modèle pourrait dépasser le cadre de la simple promotion pour devenir un véritable moyen de diffusion de musique : essayer et n’acheter que quand l’on est satisfait. Un bon moyen, surtout pour les artistes encore confidentiels, de faire connaître leurs ?”uvres et de toucher un public qui hésiterait à acheter leurs morceaux sans les avoir écoutés. Nombre de sites liés à des distributeurs, comme celui de la Fnac, s’intéressent de près à ce principe et y voient un argument supplémentaire pour attirer les visiteurs.

La compilation sur mesure

Aujourd’hui : offre limitée et tarifs élevés. Différents sites proposent de graver les compilations, par exemple Amplified.com et Musicmaker aux Etats-Unis, ou FranceMP3.com en France. Sur ce dernier, le coût du CD se décompose comme suit : un prix de base (50 F, soit 8 ?), des frais de livraison (de 18 à 50 F, soit de 3 à 8 ?) et une somme qui est fonction du titre. La compilation regroupe 20 titres ou 70 minutes de musique au maximum et coûte de 70 à 200 F (de 11 à 30 ?), selon le tarif des morceaux à l’unité.Demain : les trentenaires seront ciblés. Avec le développement de sites alimentés par les grandes maisons de disques, l’offre de compilations à la demande devrait s’élargir à tous les styles et tous les goûts ?” une condition fondamentale pour séduire un public plus large.Notons que les amateurs de musique sur Internet ne se situent pas uniquement dans la tranche d’âge des 15-25 ans (qui reste la cible privilégiée des maisons de disques), mais qu’on trouve aussi des clients potentiels parmi les 25-35 ans et au-delà. Or, comme le montre une étude récente de Webnoize.com, ce public est plus sensible à l’aspect physique du support que les moins de 25 ans.A terme, c’est le DVD-audio qui pourrait devenir le principal support de toutes ces compilations, sa capacité importante lui permettant d’accueillir des séquences vidéo en plus de la musique. On peut même imaginer qu’elles concerneront d’autres supports, comme les cartes mémoire, si le prix de celles-ci vient à baisser suffisamment.

Le téléchargement gratuit

Aujourd’hui : l’occasion de découvrir. On peut certes trouver des morceaux gratuits sur presque tous les sites diffusant de la musique (payante ou libre de droits), de MP3.com à FranceMP3.com, en passant par Listen.com. Dans certains cas, il s’agit de fichiers de qualité audio volontairement amoindrie.On y trouve nombre d’artistes cherchant à se faire connaître mais aussi quelques fichiers et vidéos de musiciens et chanteurs connus. Ainsi, à l’occasion du lancement du dernier disque de Madonna, plusieurs serveurs proposaient de voir et d’écouter la star sur le Net avant même que le CD ne soit dans les bacs, sans possibilité, toutefois, de téléchargement gratuit de fichiers MP3. Déjà, certaines maisons de disques proposent des extraits d’albums ou des titres en version intégrale pour inciter les amateurs à acheter l’album.Demain : des offres ciblées. La musique en libre accès devrait rester la meilleure façon de découvrir des talents. Les envois gratuits d’airs de musique correspondant aux goûts de l’internaute seront appelés à se développer.

La diffusion par téléphone mobile

Aujourd’hui : une façon d’attirer un public jeune. Depuis mi-2000, les téléphones WAP compatibles MP3 permettent d’écouter des morceaux de musique sur le service Musiwap, d’Itineris. SFR, avec Vizzavi, et Bouygues, avec son bouquet WAP, devraient suivre la tendance : l’industrie du téléphone mobile, qui cherche par tous les moyens à attirer les jeunes consommateurs, a bien compris le remarquable argument que représente la musique. Mais la qualité audio n’est pas au rendez-vous.Demain : la qualité grâce aux nouveaux réseaux téléphoniques. On pourra télécharger directement sur son mobile le morceau entendu et payer par abonnement ou par carte bancaire, en l’insérant dans le téléphone. Mais la révolution de la musique mobile viendra du téléphone à haut débit, comme le GPRS (attendu cette année) et l’UMTS (d’ici à deux ou trois ans).Plus généralement, les nouveaux réseaux à haut débit (auxquels il faut ajouter le câble, l’ADSL et le satellite) permettront d’écouter en direct des titres en qualité CD, aussi bien sur PC, chaîne hi-fi, baladeur, téléphone ou autres périphériques mobiles, évitant ainsi le téléchargement préalable. Ainsi, à nos factures de téléphone ou d’abonnement à Internet s’ajouteront peut-être des frais de musique.

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Laurent Katz, Etienne Oehmichen, Thomas Ricouard et Didier Sanz