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Test : Moto 360, la première montre connectée que l’on s’achèterait

La montre connectée Moto 360 se distingue par son format rond, son écran de très bonne facture et l’intégration d’un cardio-fréquencemètre. Suffisant pour convaincre ?

La Moto 360 est la toute première montre Android Wear à adopter un format rond, en rupture avec les modèles carrés lancés ces deux derniers mois par LG, Sony et Samsung. LG l’a rejoint tout récemment avec une version ronde de sa G Watch, et toutes deux ont en commun un véritable atout selon nous : elles ressemblent à des montres, tout simplement. Pourquoi est-ce un atout ? En adoptant les lignes d’une montre traditionnelle (ronde, donc), les montres connectées gagnent en discrétion, ce qui évite à leurs porteurs cette désagréable sensation de porter au poignet une micro tablette tactile.

Une finition irréprochable

Et contrairement à ce que laissaient croire les premiers visuels diffusés par Motorola, cette Moto 360 n’est pas si imposante au poignet. Masculin, du moins. Sur un poignet de femme, en revanche, on ne peut pas dire autant. De son côté, Apple a parfaitement pris conscience du problème en déclinant sa Watch en deux tailles.

En attendant une éventuelle Moto 360 “mini” équipée d’un écran plus petit donc, on se réjouit tout de même d’avoir à portée de vue ce superbe cadran LCD de 3,8 cm de diamètre. Les angles de vision sont très larges, et il est parfaitement lisible en plein jour. Cela dit, pour une montre, c’est un minimum. La surface d’affichage peut paraître plus imposante que celle des montres carrées de LG ou Samsung, mais son look très «montre» la rend finalement plus discrète. Le bracelet en cuir de notre modèle de test n’y est pas étranger non plus.

La surface du cadran est constituée d’un verre Gorilla Glass traité contre les rayures et dans les faits, après 15 jours d’utilisation quotidienne et intensive, il a rempli sa mission : pas une seule rayure à signaler. Notez aussi que la montre est à la norme IP67, autrement dit qu’elle résistera à 30 minutes d’immersion dans l’eau à 1 mètre de profondeur. Plus adaptée à la plonge en cuisine qu’à la plongée sous-marine, donc.

On regrette juste que le boîtier soit si épais : 1,2 cm tout de même. Ce n’est pas énorme compte tenu des composants qu’elle intègre, mais plutôt dans la fourchette haute des montres. Notre modèle classique de référence est toutefois légèrement plus épais que la Moto 360. Disons que cette épaisseur devrait surtout rebuter les adeptes de montres plates.

Contrairement aux G Watch de LG et Gear Live de Samsung, cette Moto 360 dispose d’un bouton sur son côté droit. Il sert à activer manuellement l’écran de la montre ou via un appui long, à accéder directement aux paramètres. Dans les deux cas, on ne peut pas dire qu’il soit indispensable : l’accéléromètre intégré détecte le mouvement de votre bras et active l’écran automatiquement, et les paramètres sont également accessibles facilement via l’écran tactile. Aussi dispensable qu’il soit, ce bouton permet à la Moto 360 de s’affirmer davantage encore, et avant tout, comme une véritable montre. Du coup, on aime beaucoup.

Android Wear sous assistance cardiaque

Mais elle bien plus qu’une montre, malgré tout ses efforts à nous faire croire le contraire. On y retrouve donc toutes les fonctions de base d’Android Wear, dont nous avions déjà fait le tour lors de notre test de la G Watch de LG. En résumé, les appareils Android Wear sont avant tout des extensions de la zone de notification des smartphones Android. Ils ne fonctionnent d’ailleurs qu’avec ces derniers. Si vous disposez d’un iPhone et que vous ne comptez pas changer votre fusil d’épaule, inutile de vous attarder. Nouveaux messages, mails, ou notifications push de vos applications favorites… toutes les informations qui s’affichent habituellement dans la barre supérieure de votre mobile Android s’afficheront en plus sur le cadran de la montre. Un terminal de consultation avant tout donc, tant il demeure encore compliqué de répondre à un SMS ou un mail depuis la montre via la reconnaissance vocale de Google. En tout cas pour le moment.

Android Wear, c’est aussi un fonctionnement en symbiose avec Google Now. Dès lors que vous aurez renseigné votre adresse personnelle, celle de votre lieu de travail, et donné accès à vos agendas, la montre affichera alors des infos spécifiques tout au long de la journée : des rappels de rendez-vous, des indications sur le temps de trajet pour rentrer à la maison le soir, des rappels d’anniversaire, etc. Clairement, une fois que nous lui avons donné accès à l’ensemble de nos données privées, Google Now se transforme en un assistant redoutable capable d’anticiper bon nombre de tâches que l’on a tendance à oublier. Étendre la zone d’action de Google Now à une montre sans cesse agrippée à notre poignet donne forcément plus de sens encore au service de Google.

La Moto 360 a cela de particulier qu’elle intègre un cardiofréquencemètre optique (tout comme la Samsung Gear Live) sous le cadran. Clairement, nous avons eu du mal à y voir un quelconque intérêt. Pour être effectuée convenablement, la mesure du rythme cardiaque demande un minimum de mouvements de la part du porteur de la montre. Utiliser la Moto 360 comme moniteur cardiaque durant une activité sportive est donc très compliqué dans ces conditions. Et surveiller son rythme cardiaque moyen au fil des jours n’intéresse pas franchement le commun des utilisateurs dont nous faisons partie. En revanche, des applications sportives comme Endomondo ou RunKeeper bénéficient d’extensions spécifiques à Android Wear, ce qui permet d’utiliser la montre durant une activité sportive pour visualiser les infos relatives à la session en cours. Pratique, même si le bracelet en cuir risque de mal supporter la sueur. Heureusement, il est possible de le remplacer par un modèle plus sportif de votre choix (taille de 22 mm, standard).

Des performances et une autonomie dans la norme

Si la plupart des montres connectées du marché carburent au processeur Snapdragon 400 de Qualcomm, cette Moto 360 a fait le choix d’un TI OMAP 3 qui n’est plus tout jeune. Mais il faut croire que les puces de Texas Instruments en ont encore sous le coude. Nous n’avons rencontré aucun ralentissement dans l’interface, ni même au sein des différentes applications. On se demande même dans quelle mesure le processeur de TI n’est pas moins gourmand en énergie que le Snapdragon : alors que la Moto 360 n’est équipée que d’une batterie de 320 mAh, son autonomie est identique à celle de la G Watch de LG, dont la batterie est pourtant plus importante (430 mAh). Sans surprise donc, comme ses concurrentes, la Moto 360 tient une journée pleine, et il faudra nécessairement passer pas la case recharge chaque soir. La montre se recharge par induction via un socle fourni. Mais là où nous y voyions un inconvénient auparavant, il s’agit au final d’un avantage sur ses concurrentes puisque son socle est à la norme Qi, du nom du consortium créé par de nombreux grands noms de l’industrie. Le but, aboutir à un standard qui garantit l’intéropérablilité entre tous les appareils à induction.

Résultat, nous avons pu recharger notre montre avec d’autres socles estampillés Qi, comme ceux de Nokia notamment. Et on en trouve sur internet à une dizaine d’euros seulement, ce qui vous permet de disposer de plusieurs zones de charge à moindres frais. À l’inverse, les montres de LG et Samsung utilisent des bases de recharge classiques, et propriétaires. Il faudra donc forcément acheter un modèle LG ou Samsung si l’on souhaite bénéficer d’une second chargeur (20 € environ pour le modèle LG).

On l’achète ?

Vendue 250 €, la Moto 360 est la première montre passée par la rédaction à recueillir autant de suffrages, et c’est aussi la première que l’on mettrait volontiers sur notre liste au Père Noël. Les raisons d’un tel engouement ? Son format, déjà, qui l’assimile davantage à une montre, et qui la rend plus discrète que certaines de ses concurrentes plus bling bling ou trop techno. Son système de recharge aussi nous a paru moins contraignant que ce qui se fait par ailleurs. Mais quelques freins subsistent encore. On ne désespère pas d’assister dans les prochains mois au lancement d’une montre capable de tenir enfin plus de 2 jours sans recharge… Et Android Wear est encore bien pauvre en fonctionnalités pour le moment. Mais ce problème a une solution : les développeurs. Le lancement au printemps 2015 de la Watch d’Apple devrait titiller leur fibre créative. Espérons-le.

Note de la rédaction
Autonomie
Ecran
Design
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Christofer Ciminelli